[Cet article est une parodie des articles abordant la non-binarité (genre celui-là), où elle est présentée comme une mode, un choix, un phénomène tendance, une expression de genre… et où on fait intervenir des pseudo-spécialistes cis. Ici, je renverse les rôles histoire de rire un peu des personnes transposes ! Le terme « cisperdu-e » a été inventé par Transpercer le silence.]
Avec le phénomène cisperdu-e, le groupe dominant ne veut pas perdre ses repères…
Et si la génération A refusait de perdre ses repères binaires ? Les récentes lignes de vêtements prétendument unisexes dénotaient étrangement par leur conformité au masculin-neutre. Le phénomène cisperdu-e conteste l’abolition de l’oppression patriarcale.
« Etre normal »
« Normal », « hétéro », « biologique », très peu de définitions sur le dictionnaire du site de la marche de la fierté hétéro – ou hetero pride comme disent les anglophones. Cela indique une « dynamique identitaire qui s’assure de la présence de repères et contribue à rassurer li transphobe dans son monde cis-réglé » résume Ursule Cisphobe, sociologue spécialiste des questions cis dyadiques et notamment auteurice du livre Analyse du phénomène du maintien des normes chez les cisperdu-e-s. « Etre cisperdu-e, c’est s’accrocher désespérément aux normes moyenâgeuses oppressives par peur de perdre ses privilèges » explique Lydia Dyadiphobe, journaliste mode au magasine IEL, qui connaît bien les problématiques cis et dyadiques.
63% des cisperdu-e-s sont tombé-e-s sur Secret Story à la télé (où participait un homme trans ayant été enceint). Parmi elles 89% ne s’en sont toujours pas remis-e-s, 99% considèrent qu’une personne ayant un utérus qui tombe enceinte c’est « contre-nature », 100% se considèrent complètement normaux.
« On a des repères pour choisir qui sont les autres »
« J’ai toujours considéré qu’avoir une bite faisait de moi un homme. » explique Jean-Michel Cis. « Avec les organes génitaux, il y a des repères précis, on sait quel pronom utiliser pour les autres sans avoir à leur demander. On sait aussi à quoi doivent jouer les enfants : si mon fils veut une poupée, je sais que je dois lui dire non et lui donner une petite voiture pour réaffirmer la masculinité toxique. »
« La France a besoin de cisperdu-e-s, pas de gens inclusifs »
La Manif Pour Tous était le précurseur de ce mouvement. Les cisperdu-e-s y portaient déjà des pancartes renforçant les repères. « C’est pour le bien des enfants » affirmaient-iels. « Comment voulez-vous qu’ils grandissent sereinement si on leur apprend qu’ils sont libres d’être eux-mêmes ? Il leur faut des repères à ces gosses. »
Le mouvement cisperdu-e est notamment porté par Alain Mascu. « Je m’identifie comme un mec normal » affirme-t-il. « Quand les stars hollywodiennes portent des vêtements normaux, c’est mieux, on sait à quoi s’en tenir. Une femme en robe, un homme en costard, et les moutons seront bien gardés. »
En somme être cisperdu-e, c’est refuser de voir plus loin que le bout de son nez.