L’anatomie neurologique des personnes transgenres

L’anatomie neurologique des personnes transgenres : les résultats de la méga-analyse du groupe ENIGMA (Mueller et. al, 2021)

Les études sur le cerveau des personnes trans avec des méthodes d’imagerie sont nombreuses mais avec des échantillons très petits, et des résultats parfois contradictoires.

Cette étude a l’avantage d’être une méga-analyse avec un échantillon de 803 personnes trans non-hormonées (cela permet d’éviter les biais qui pourraient être causés par une modification du cerveau après une thérapie hormonale de substitution) : 214 hommes trans et 172 femmes trans. En comparaison, l’échantillon de personnes cis comprend 221 hommes cis et 196 femmes cis.

Grâce à des IRM, des mesures structurelles du cerveau ont été prises, comprenant entre autres le volume de la matière grise, l’aire de la surface corticale ainsi que son épaisseur.

Le résultats montrent que les personnes trans ont effectivement un phénotype cérébral différent des personnes cis de leur genre assigné (les femmes trans sont différentes des hommes cis et les hommes trans sont différents des femmes cis), conférant ainsi une base neurobiologique à leur identité. Cependant, plutôt que de correspondre à leur identité de genre de la même façon que les personnes cis, les patterns des structures cérébrales démontrent plutôt un phénotype unique et différent. C’est-à-dire que le phénotype cérébral des hommes trans est aussi différent de celui des hommes cis et le phénotype cérébral des femmes trans est aussi différent de celui des femmes cis.

Les hommes cis ont constamment les structures cérébrales les plus grosses ou les plus larges comparé aux femmes cis.

Les femmes trans ont certaines structures identiques aux femmes cis, d’autres identiques aux hommes cis et encore d’autres de tailles intermédiaires entre ce qui est attendu chez les femmes cis et les hommes cis. Le phénotype cérébral global des femmes trans serait donc plutôt « mixte ».

En revanche, le résultat trouvé pour les hommes trans est surprenant. Ils sont globalement moins différents de leur sexe assigné que les femmes trans ne le sont. Une seule structure étudiée était différente de celle des femmes cis, mais était plus petite (alors qu’on aurait attendu à ce qu’elle soit plus grosse, se rapprochant ainsi du pattern des hommes cis). L’étude ne formule pas vraiment d’hypothèse pouvant expliquer cela.

Les résultats de cette étude devront bien sûr être répliqués pour devenir un consensus, car pour l’instant il s’agit d’un premier travail à cette échelle, qui peut comporter des biais. Elle tend tout de même à montrer que les personnes trans ont un phénotype cérébral unique.

Lecture libre complet de l’article ici : Neuroanatomy of Transgender Identity: Mega-Analytic Findings From the ENIGMA Transgender Persons Working Group | The Journal of Sexual Medicine | Oxford Academic

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6 commentaires sur “L’anatomie neurologique des personnes transgenres

  1. Bonjour,

    Cela m’effraie toujours un peu de voire des études qui cherchent les différences morphologique entre personnes. C’est peut être mon coté paranoïaque qui ressort, mais je pense souvent à l’eugénisme. Lorsque je constate la chasse aux sorcières qui est faite un peu partout, je vois là une forme de test qui pourrait être utiliser comme outil dans une forme de normativité cisgenrée.

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    1. Bonjour, l’étude n’a pas pour but de construire un test de transidentité, c’est plutôt de la recherche pour comprendre sans but d’application, mais je comprends ton point de vue.

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  2. T’en as pas marre de perdre ton temps sur son blog pour sortir des merdes pareilles ? Aller, va t’acheter un slip à ta taille vu que celui que tu portes est un peu serré et déconnecte-toi un peu, ça te fera du bien. Bonne journée.

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  3. Ce genre d’études permet pour moi de rendre compte que la transidentité est un phénomène naturel, aussi naturel qu’être cisgenre, comme l’homosexualité et autre orientation sexuelle.
    Il y aura toujours des personnes lgbt qui naîtront dans le monde, elles naissent depuis la nuit des temps.
    Et donc ce genre d’étude ne fait que confirmer l’origine naturelle des LGBTQ+ 😉

    Aimé par 1 personne

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